La majorité de droite et du centre de la Commission des finances du Conseil national (CdF-N) veut augmenter le budget de l’armée d’un demi-milliard de francs supplémentaire pour 2025 déjà, au détriment de la coopération international et du personnel de la Confédération. Cette fixation des priorités témoigne d’une politique financière sans planification et à court terme, qui empêche des investissements centraux pour une meilleure égalité, la protection du climat et une Suisse solidaire. Le PS Suisse rejette résolument le budget sous cette forme.
« Les partis bourgeois économisent sur les plus pauvres pour investir sans planification des milliards dans l’augmentation des effectifs de l’armée. C’est irresponsable », déclare la conseillère nationale socialiste Laurence Fehlmann Rielle. Les coupes dans la coopération internationale et la réduction du personnel de la Confédération, décidées sans discussion au sein de la CdF-N, signifient non seulement un abandon de la solidarité globale dont nous avons un besoin urgent, mais aussi des conditions de travail équitables pour le personnel de la Confédération, qui fournit des services essentiels à la population.
Ces décisions sont d’autant plus choquantes que les partis bourgeois n’ont aucune vision claire de la manière dont ils veulent investir cet argent supplémentaire dans l’armée. Ce manque de planification est mis en évidence par la motion Dittli (24.3605), à l’ordre du jour de la session d’hiver du Parlement, qui demande des « objectifs et une orientation stratégique » pour l’armée. Josef Dittli indique dans sa motion que le peuple et le Parlement veulent que le Conseil fédéral leur dise enfin à quoi l’armée doit ressembler à l’avenir et quelles prestations elle doit fournir. « Au lieu de commencer par développer une stratégie, on distribue ici des milliards sans aucune planification », ajoute Laurence Fehlmann Rielle. « Cette politique court-termiste n’est pas sérieuse. Le PS rejette donc fermement le projet de budget 2025 de la Confédération. »
Alors que les partis bourgeois dépenses des milliards dans un développement non coordonné de l’armée, ils pratiquent au même moment une politique clientéliste éhontée. C’est le cas par exemple des versements rétroactifs dans le pilier 3a. « Seules les personnes aux revenus élevés profitent de ce nouveau privilège fiscal. Cette nouvelle réglementation n’apporte strictement rien au grand public », regrette Laurence Fehlmann Rielle. « Cette politique financière affaiblit les finances publiques et ignore les besoins des gens ». Dans son document sur l’avenir de la politique financière, le PS a montré qu’il existe des alternatives réalistes en termes de recettes à la politique de démantèlement de la droite.