Une personne retraitée sur quatre est menacée par la pauvreté ou vit carrément dans la pauvreté. Cette situation est inacceptable. Bien que nous saluions et soutenions l’approche globale de la réforme de prévoyance vieillesse du conseiller fédéral Alain Berset, la proposition faite laisse une nouvelle fois inassouvi l’objectif constitutionnel de maintenir un niveau de vie décent après la vie active. Ainsi, les rentes des personnes travaillant dans des secteurs à bas revenus, travaillant à temps partiel ou s’occupant de leur famille sont totalement insuffisantes. Sans une amélioration rapide des basses et moyennes retraites – situations dans lesquelles se trouvent essentiellement les femmes – la réforme reste incomplète et ne ralliera donc pas une majorité. La lutte contre la paupérisation des personnes âgées ne peut se faire qu’au travers de l’AVS, modèle simple, solidaire et plus rentable que le deuxième pilier.
Les personnes âgées sont systématiquement victimes de discrimination sur le marché du travail. Elles sont également défavorisées ou exclues de la vie active de différentes manières (retraite anticipée précaire, chômage de longue durée, passage à l’invalidité, redirigées vers des emplois moins bien rémunérés). La situation devient plus frappante dès 60 ans. Ainsi, plus l’âge de la retraite sera élevé, plus les travailleurs seront forcés à prendre des retraites anticipées. Par conséquent, le PS60+ rejette toute tentative visant à augmenter l’âge de la retraite. Il serait par contre beaucoup plus sensé et plus utile d’introduire un droit à la rente complète dès 62 ans.
Les scenarii démographiques catastrophes, mettant en scène un vieillissement de notre population et menaçant de saigner à blanc la génération active, sont rapidement mis à mal face à un examen approfondi. A contrario le PS60+ relève que tous les indicateurs économiques liés à l’évolution démographique sont au vert et estime dès lors que cette tendance se maintiendra dans les prochaines décennies. Le contexte est donc favorable pour combler les lacunes les plus urgentes du système de prévoyance vieillesse.