Le PS Suisse critique vivement les conclusions du rapport de la « Commission d’étude de la politique de sécurité » instaurée par le DDPS publié aujourd’hui : elles sont erronées et contradictoires en raison des processus mis en place. Le PS regrette que le DDPS n’ait pas permis l’expression d’opinions divergentes et réitère sa demande d’une politique de sécurité à la hauteur des véritables défis de notre temps.
« Au vu des résultats présentés aujourd’hui, force est de constater que la Commission n’était qu’un exercice alibi », déclare le conseiller national Pierre-Alain Fridez (JU), qui a quitté la commission au début de l’été pour cette raison. « Elle a essentiellement officié comme chambre d’enregistrement des visions du DDPS. Au vu de sa composition, qui n’a permis aucun dialogue de fond sur les défis réels à venir en matière de politique de sécurité, il était évident que les résultats de ses travaux seraient sans surprise. »
Si plusieurs points du rapport sont à saluer, son argument central est erroné et contradictoire. Bien qu’il soit précisé à juste titre que la probabilité d’une attaque conventionnelle contre la Suisse est faible, c’est précisément pour ce scénario improbable que le budget de l’armée doit être augmenté à 1 pour cent du PIB d’ici 2030 déjà. « C’est une grande erreur de dépenser de l’argent là où il ne sera très certainement jamais nécessaire », poursuit Pierre-Alain Fridez.
« Rééquipement urgent et conséquent du pays, renforcement de l’industrie suisse de l’armement, assouplissement des directives sur les exportations d’armes — ces recommandations datent d’une autre époque et ne correspondent pas aux défis futurs de la politique de sécurité », conclut Pierre-Alain Fridez. Pour le PS Suisse, il est clair que la politique de sécurité de la Suisse devrait s’orienter sur des scénarios de menaces réelles au lieu de se préparer à une attaque hautement improbable sur le territoire helvétique avec des moyens conventionnels.