Pour les assuré-e-s, trois développements fatals se sont accumulés, explique la vice-présidente du PS Suisse, Marina Carobbio : « premièrement, la concurrence et l’appât du gain conduisent à un accroissement du volume des prestations et donc à des coûts plus élevés. Deuxièmement, les caisses maladie aspirent à toujours plus de pouvoir. Et troisièmement, de nombreux cantons menant une politique financière bourgeoise erronée diminuent les subventions aux primes d’assurance-maladie. En conséquence, le poids des primes n’est plus supportable pour de nombreux ménages. »
Le PS a donc pris la décision, lors de son Assemblée des délégué-e-s de juin, de travailler à une « initiative d’allègement des primes ». Le but de celle-ci est de limiter le poids des primes à un maximum de 10 % du revenu disponible d’un ménage. Le PS soumettra son lancement ainsi qu’un calendrier lors d’une prochaine Assemblée des délégué-e-s, dans le courant de l’année 2018.
Le but à moyen terme doit être de canaliser une concurrence qui coûte cher dans le domaine de la santé. « La concurrence stimule la croissance », prêchent economiesuisse, la NZZ et les sciences économiques. Quant à savoir si c’est vrai, cela reste ouvert. Il est en revanche clair que dans un système concurrentiel, tous les acteurs visent le profit. Ils ont ici un intérêt à ce que le total de produits consommés, ainsi que le total des prestations augmentent. C’est pour cela que les caisses et les prestataires de services font tout pour éviter une plus grande participation publique.
Le problème dans le domaine de la santé est que ce sont les assuré-e-s qui paient le prix de cette croissance – et cela avec des primes plus hautes. Dans la lutte pour les parts de marché et le profit, seuls les pouvoirs publics peuvent contrôler les coûts et freiner la hausse des primes. L’intervention tarifaire du Conseil fédéral vis-à-vis de Tarmed est en conséquence un signal fort pour un plus grand contrôle public.