Le PS rejette clairement l’initiative service citoyen déposée aujourd’hui. Celle-ci demande un service obligatoire pour toute personne de nationalité suisse. L’initiative est problématique tant du point de vue des droits humains que du point de vue syndical. Le PS s’oppose à l’introduction d’un service obligatoire mal payé pour tou-tes les jeunes, qui aurait pour conséquence de reporter leur formation initiale et continue et de les empêcher d’exercer des activités bénévoles de leur choix.
« En y regardant de plus près, cette initiative, qui semble sympathique au premier abord, se révèle antisociale et peut-être contraire au droit », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez (JU). « Elle conduit au dumping salarial, affaiblit d’autres engagements bénévoles ainsi que le travail de “care” et soulève des questions concernant l’interdiction du travail forcé en droit international. »
En cas de oui à l’initiative, des milliers d’emplois forcés mal payés pourraient être créés dans les institutions de formation ou dans le domaine des soins. « C’est très problématique », poursuit Pierre-Alain Fridez. « Pourquoi une directrice d’hôpital devrait-elle engager une infirmière pour 5000 francs par mois alors qu’il existerait aussi des personnes obligées de travailler au chevet des malades ? De véritables investissements et de bons salaires dans ces branches seraient perdus. »
Et un service de milice obligatoire aurait aussi des conséquences fatales pour les autres engagements bénévoles, que beaucoup de jeunes gens effectuent. Qu’est-ce qui serait considéré comme un « service de milice » à prendre en compte pour un tel service citoyen obligatoire ? Au vu des majorités politiques actuelles, il est peu probable que l’engagement auprès des jeunes pour le climat ou l’organisation de la fête du 1er mai dans le village en fassent partie.
Un service citoyen obligatoire limiterait — comme le service militaire obligatoire pour les hommes — les personnes et les obligerait à assumer des activités de « care ». Le travail de « care », qui est fourni de manière disproportionnée par les femmes, devrait au contraire enfin recevoir l’importance qu’il mérite.