« Un nouvel affaiblissement du projet de loi du Conseil des États, manquant d’ores et déjà sérieusement d’ambition, équivaudrait à un cruel constat d’échec », a déclaré Mathias Reynard, conseiller national (VS). Le Conseil des États a déjà affaibli la proposition en faisant passer de 50 à 100 collaborateurs/trices le seuil obligeant les entreprises à effectuer des analyses salariales au minimum tous les quatre ans. « Cela signifie que seulement 45 % des employé-e-s en bénéficient, alors que moins de 1 % des entreprises devront respecter cette règle ». Le Groupe socialiste soutient avec force la valeur seuil proposée par le Conseil fédéral (50 employé-e-s) et s’oppose également à la clause de caducité qui sera débattue au sein du Conseil national, ce qui signifie que le règlement sera automatiquement supprimé de la loi après douze ans.
Néanmoins, la loi sur l’égalité salariale envoie, malgré une version très minimale, un signal. Le fait que le Conseil national l’approuve revient à faire admettre aux politicien-ne-s que l’inacceptable discrimination salariale est un véritable problème, même si la solution n’est pas (encore) suffisante. D’autre part, un « non » à la loi sur l’égalité salariale — tel que pourraient l’imaginer le PLR et l’UDC — est une insulte envers toutes les femmes moins rémunérées à cause de leur genre.
Depuis des années, le PS réclame une réglementation et des sanctions efficaces pour enfin faire respecter l’égalité salariale. L’écart salarial inexpliqué entre les hommes et les femmes est aujourd’hui de 7,5 % dans le secteur privé et de 6,9 dans le secteur public. « Il est inimaginable que l’égalité salariale en 2018 ne résonne pas encore comme une évidence », déclare le conseiller national Mathias Reynard. Contre cette injustice frappante, un rassemblement national pour l’égalité salariale et contre les discriminations aura lieu samedi à Berne, auquel le PS Suisse et les Femmes* socialistes suisses appellent à la mobilisation.