Depuis des décennies, l’évolution des taux d’imposition pour les entreprises et les capitaux ne connaissent qu’une seule direction : une interminable baisse. En parallèle, les charges pour les contribuables « normaux » n’ont eu de cesse d’augmenter. L’espoir que l’allègement des charges fiscales pour les entreprises et les capitaux puissent en finalité profiter à toutes et tous n’était qu’un leurre. La facture a été adressée à la classe moyenne, qui doit combler les trous dans le budget de l’Etat. Cette même classe moyenne, tout comme les bas revenus, est par ailleurs touchée de plein fouet par les démantèlements orchestrés dans des domaines comme la formation, les services publics ou les assurances sociales.
En clair, ce sont les domaines suivants qui seront affectés : les budgets de la coopération au développement et de la migration seront tronqués de 626 millions, celui de la formation de 555 millions, 270 millions en moins seront prévus pour l’AI et les réductions individuelles de primes maladie tandis que les chemins de fer devront se serrer la ceinture en allégeant leurs charges de 231 millions de francs. Evidemment, ce sont les chevaux de bataille de la droite qui s’en sortent le mieux : l’armée pourra se contenter de seulement 242 millions de francs en moins et l’agriculture de 255 millions.
Cette politique fiscale désorientée doit trouver son épilogue. La première possibilité pour y mettre un terme se trouve dans la RIE III, qui sera débattue au Conseil des Etats en décembre. La vice-présidente du PS Suisse met encore en garde la majorité de droite : « il serait totalement éhonté de présenter aujourd’hui un programme de démantèlement s’élevant à près de 3 milliards de francs et, dans quelques semaines à peine, de faire des cadeaux fiscaux se chiffrant en milliards aux actionnaires, entreprises et autres détenteurs de capitaux. » Si les pertes fiscales engendrées par la RIE III ne devaient pas être compensées, le PS combattra la réforme par référendum.