Adolescente au moment de la guerre, elle était déjà sensible au sort des plus démunis et à la justice sociale. Et même si son papa vigneron était libéral, elle rejoindra le parti socialiste.
Maman de deux enfants, et secrétaire à mi-temps dans une étude d’avocat-notaire, elle entre au législatif de Colombier en 1960. « Nous n’étions que quelques socialistes et nos propositions étaient systématiquement refusées », m’expliquait-elle l’an dernier. « C’était frustrant, nous ne faisions pas le poids. Les interpellations étaient rudes et heureusement quelquefois humoristiques. »
Son mari Pierre lui emboîte le pas quatre ans après : « Il m’a tenu fidèlement compagnie, comme dans la vie puisque nous avons cheminé ensemble pendant 64 ans. »
Celle qui a fait partie de l’Association pour le suffrage féminin puis de l’Association pour les droits de la femme, savait rendre hommage à l’engagement militant : « Quelle énergie il a fallu aux pionnières pour obtenir les droits politiques au niveau fédéral en 1971 ! Je regrette parfois que les jeunes ne se rendent pas compte de la triste situation dans laquelle leurs grands-mères se trouvaient, privées de droits mais avec beaucoup de devoirs. »
Hélène Dubied éprouvait de la reconnaissance pour Christiane Brunner et Ruth Dreifuss. « Elles ont fait avancer la cause des femmes et du socialisme. Deux puis trois et même quatre conseillères fédérales à Berne, qui l’eût cru en 1960 ? »
Jusqu’à la fin, Hélène Dubied a gardé son âme militante, son esprit ouvert sur le monde et son goût pour la plaisanterie.