Une semaine après les premières révélations d’optimisation fiscale, Johann Schneider-Ammann semble être entré en hibernation. La crédibilité du ministre de l’économie est désormais, aux yeux du public, proche du néant. Le PS exige maintenant des réponses de la part du conseiller fédéral Schneider-Ammann. Il doit désormais démontrer la compatibilité de son action gouvernementale avec le fait de déplacer des centaines de millions de francs à l’étranger, privant ainsi les caisses publiques de recettes fiscales. Est-ce là l’image d’un entrepreneur intègre et respectant l’éthique, qui joue avec les limites de la légalité ? Par amour de la Suisse ?
Le PS exige du conseiller fédéral Schneider-Ammann, qu’il prenne position sur les questions suivantes. En qualité de membre du Gouvernement, il est tenu de fournir des explications à la population :
- Le silence du conseiller fédéral s’explique-t-il par le fait que, au-delà de l’optimisation fiscale légale pratiquée, d’autres affaires juridiquement plus douteuses mériteraient-elles d’être cachées ?
- Quel est le montant total que le groupe Ammann aurait ainsi soustrait sous la direction du ministre de l’économie, au moyen de sociétés boîtes-aux-lettres à l’étranger ?
- Quels sont les montants ainsi perdus pour les caisses de la Confédération et du canton de Berne ?
- Le conseiller fédéral Schneider-Ammann est-il prêt à expliquer aux honnêtes contribuables suisses, que le Groupe Ammann employait réellement du personnel au Luxembourg et à Jersey , rendant ainsi légale le tour de passe-passe fiscal ?
- Le conseiller fédéral Schneider-Ammann est-il prêt à mener le dossier de la réforme de l’imposition des entreprises III, qui est censé mettre un terme aux niches fiscales ?
- Lorsque le conseiller fédéral Schneider-Ammann a critiqué et jugé « déloyal », par le passé, les entreprises qui « planquaient » leur fortune à l’étranger, pensait-il au comportement fiscal du groupe Ammann ? Si tel n’est pas le cas, où se situe dès lors la limite ?
- La crédibilité politique du conseiller fédéral Schneider-Ammann est-elle suffisamment intacte pour poursuivre son activité en qualité de ministre de l’économie ?