Communiqué des Femmes socialistes suisses du 19 novembre 2021
Une fois de plus, la majorité de droite de la Commission de la sécurité sociale et de la santé du Conseil national (CSSS-N) a ignoré les demandes des femmes. Un projet déjà insuffisant a encore été détérioré par la réduction de moitié des suppléments de rente pour les bas revenus. Les Femmes socialistes n’accepteront pas ce démantèlement des rentes et sont prêtes à lancer un référendum.
« La Constitution fédérale prévoit des rentes AVS suffisantes pour vivre pour toutes et tous – mais avec le niveau actuel des rentes, qui se situe entre 1’195 francs au minimum et 2’390 francs au maximum, nous sommes loin du compte. À cela s’ajoute le fait qu’un tiers des femmes n’ont pas de deuxième pilier. Une femme sur dix en Suisse reçoit des prestations complémentaires directement après la retraite, car elle n’a pas les moyens suffisants pour vivre » explique la co-présidente des Femmes socialistes suisses Martine Docourt. « Dans ce contexte, le relèvement de l’âge de la retraite des femmes et la réduction de moitié des suppléments de rente pour les bas revenus décidés par la majorité de droite sont un affront pour les femmes, en particulier pour celles qui ont de bas salaires. Compte tenu du chômage des plus de 50 ans, de la numérisation et de l’augmentation de la productivité, il est en outre totalement absurde de faire travailler les gens plus longtemps. C’est pourquoi nous nous opposons à toute augmentation de l’âge de la retraite – que ce soit pour les femmes ou les hommes, les vendeuses et les vendeurs, les travailleuses et travailleurs du bâtiment ou les enseignant-es ».
« Une étude de la Confédération le montre : les personnes qui en ont les moyens prennent déjà leur retraite à 62 ans » souligne Tamara Funiciello, conseillère nationale (BE) et co-présidente des Femmes socialistes suisses. « Cette réforme n’est pas simplement un démantèlement des rentes pour les femmes, mais un démantèlement des rentes pour les femmes pauvres, auquel nous nous opposons fermement. La droite essaie de nous vendre cette révision comme étant sans alternative. C’est un mensonge, car si la volonté politique est là, des alternatives existent toujours. Ainsi, les pourcentages salariaux destinés au deuxième pilier pourraient être réduits et affectés à la place à l’AVS, beaucoup plus efficace. Les revenus du capital pourraient être soumis aux assurances sociales. L’AVS perd chaque année 825 millions de francs de recettes à cause de la discrimination salariale – actionner le levier ici serait un pas de plus. Il est indigne pour la Suisse que les femmes doivent vivre dans la pauvreté après une vie entière de travail. Les Femmes socialistes suisses exigent un renforcement de l’AVS sans réduction des rentes et sont prêtes à lancer le référendum ».