Avec la suppression prévue de l’impôt anticipé sur les obligations suisses, quelques grandes multinationales obtiennent de nouveaux passe-droits. Elles seront favorisées lorsqu’elles se procureront de l’argent sur le marché des capitaux. Dans le même temps, cette suppression favorise la criminalité fiscale des grands investisseurs et des oligarques. Il en résulte au total des pertes fiscales pouvant aller jusqu’à 800 millions de francs par an si les taux d’intérêt augmentent. Sur ces centaines de millions de francs, une grande partie est reversée aux grands investisseurs étrangers. C’est la population qui en paiera l’addition. Le comité référendaire contre la suppression de l’impôt anticipé – composé du PS Suisse, de l’Union syndicale suisse, des Vert-es suisses et du Parti évangélique – a présenté ses arguments en vue de la votation du 25 septembre.
« C’est devenu une habitude pour le lobby des multinationales et le département des Finances : le coût véritable de cette réforme pour la population n’a pas été calculé de manière sérieuse. C’est indécent », a déclaré Cédric Wermuth, co-président du PS Suisse et conseiller national (AG). « Nous demandons aux partisans d’arrêter de jouer avec les chiffres et de regarder la vérité en face : cette réforme a pour seul effet d’offrir de nouveaux passe-droits aux multinationales et aux investisseurs étrangers. »
Pour Samuel Bendahan, vice-président du PS Suisse et conseiller national (VD), c’est à nouveau la population qui devra payer le prix des milliards que coûtera cette réforme. « Les sacrifices que doit, et devra encore faire, la population de notre pays, et particulièrement la classe moyenne, ne sont pas acceptables », a-t-il indiqué. « Toutes les réformes fiscales récentes, qu’elles aient échoué dans les urnes ou qu’elles soient encore sur la table, ont une chose en commun : elles ne profitent jamais à la classe moyenne. »
Les centaines de millions que feront perdre cette réforme sont autant d’investissements perdus. « En pleine crise climatique et alors que des investissements massifs dans la transition énergétique sont nécessaires, ce n’est pas une décision responsable », a relevé Sophie Michaud Gigon, conseillère nationale les VERT-E-S (VD). « Rien qu’avec les pertes fiscales uniques, 64’000 maisons individuelles pourraient être équipées d’une installation photovoltaïque. »
« On veut priver l’État et les services publics de plusieurs centaines de millions de francs, tout en facilitant la criminalité fiscale. Ça suffit ! », a déclaré le président de l’USS Pierre-Yves Maillard. Les impôts qui peuvent augmenter régulièrement, selon la majorité de droite, sont ceux qui touchent la classe moyenne et les milieux à faible revenu. Il n’y a en revanche aucune pause dans la baisse des impôts des multinationales et des plus riches.
Enfin, Nik Gugger, conseiller national PEV (ZH), a regretté qu’en période d’inflation et d’augmentation des coûts de l’énergie et de la vie, les familles doivent payer que les familles doivent supporter le coût de la diminution des rentrées fiscales découlant de la suppression de l’impôt anticipé. « C’est maintenant au tour des familles de voir leurs charges allégées, et non pas à nouveau celui des multinationales et du secteur de la finance. »