A longueur d’interventions, elle propage une fable de l’horreur, celle de la guillotine ! Une fable qui laisse entendre qu’en cas de rejet de Frontex par le peuple, la Suisse serait automatiquement exclue des Accords Schengen-Dublin. C’est faux. Les accords prévoient qu’en cas de rejet d’un développement de Schengen-Dublin, les parties ont trois mois (90 jours) pour trouver une solution et que seulement en cas d’absence de solution, la Suisse sort des accords.
Or, pas plus tard que début juillet, la Suisse notifiera à l’Union européenne la reprise d’un autre développement de Schengen concernant la base de données des faux documents, adopté par les Chambres fédérales lors de la session de printemps. C’est une claire démonstration de la volonté de notre pays de rester dans Schengen. Dans le même sens, la Commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré dans une récente interview que l’Union européenne n’a absolument aucun intérêt à ce que la Suisse sorte de Schengen et qu’au contraire il y a un souhait de poursuivre la bonne et fructueuse coopération. Si la Commissaire européenne a rappelé que Schengen-Dublin n’est pas un concept à la carte, elle a souligné qu’en cas de non le 15 mai, l’Union européenne insisterait pour que la Suisse remplisse ses obligations. Elle n’a aucunement évoqué la fable de la guillotine.
Avec un NON à Frontex, notre parlement reprendra immédiatement les débats afin de trouver une solution pour respecter ses obligations internationales, comme il l’a fait après le rejet de la loi sur le CO2. Cela permettra de définir les mesures humanitaires d’accompagnement à Frontex pour notre pays que demandent les référendaires.