Le peuple envoie par un NON clair un signal politique au Conseil fédéral, au Parlement et aux associations économiques : maintenant, ça suffit ! Malgré la volonté de la droite de pousser de force cette réforme à coup de slogans alarmistes, le peuple ne s’est pas laissé berner. Les sommes investies à coups de millions dans la campagne, provenant d’economisuisse & co., n’ont pas suffi à renverser la campagne de votation.
« Le résultat d’aujourd’hui est un véritable tournant dans cette législature. L’hégémonie de la droite bourgeoise tremble, puisque le peuple n’en veut plus », a expliqué le président du PS Christian Levrat. Les partis de droite et les associations économiques sont ainsi remis à l’ordre pour leur arrogance suite au virage à droite du Parlement en 2015. Tout comme en 2004 (paquet fiscal et AVS), la population a bloqué le cartel de droite au Palais fédéral, lorsque celui-ci a tenté de mener une pure politique clientéliste.
Le NON à la RIE III est également un signal clef pour les réformes à venir, notamment la réforme de la prévoyance vieillesse. Les solutions extrêmes proposées par la droite, qui doivent être payées par une large partie de la population, n’ont aucune chance dans les urnes. La droite serait donc bien inspirée de chercher rapidement un compromis sur la réforme de la prévoyance 2020, si elle n’entend pas finir dans le mur.
« Le verdict du jour doit également être interprété comme un mandat à l’adresse du ministre des finances, Ueli Maurer, afin de remettre rapidement l’ouvrage sur le métier pour entamer un nouveau projet de réforme. Nombre d’éléments ayant déjà été traités en Commissions et par l’administration, le travail n’est pas à reprendre à zéro », a ajouté Christian Levrat. Le PS déposera une initiative parlementaire, le 1er jour de la session de printemps (27 février), afin de concrétiser une feuille de route pour une rapide mise en œuvre.
Le PS confirme ses références minimales afin d’aboutir à une RIE III à même de dégager une majorité. Celles-ci s’orientent vers la version originale mise en consultation par le Conseil fédéral : autrement dit, un contre-financement raisonnable par les entreprises et les actionnaires (p.e. au travers d’une hausse de l’imposition des dividendes ou un impôt sur le gain en capital). Quoi qu’il en soit, les nouveaux privilèges introduits par le Parlement, tel que l’impôt sur les bénéfices corrigé des intérêts, doivent être supprimés.