Le PS Suisse s’oppose fermement à l’initiative anti-SSR et aux contre-projets néfastes de la droite qui l’accompagnent. À l’heure de la désinformation, des « deep fakes » et des réseaux sociaux manipulateurs, il est essentiel de miser sur un paysage médiatique fort et indépendant. C’est précisément ce dernier que la majorité de droite veut affaiblir avec sa politique médiatique.
Depuis des années, nous traversons une crise des médias. La part de désinformation a fortement augmenté, surtout sur Internet, et les « deep fakes » générés par l’IA deviennent un défi journalistique quotidien. De plus, les recettes publicitaires se déplacent vers les géants de la technologie sur le net, les plateformes publicitaires propres aux éditeurs et les groupes de médias étrangers. Parce que le journalisme, dans son rôle de surveillance critique de la politique, est fondamental pour le bon fonctionnement d’un système démocratique, il se retrouve de plus en plus dans le collimateur des politicien-nes populistes de droite. « Dans ce contexte, un service public médiatique fort est indispensable. À une époque où la diffusion de fausses informations influence de plus en plus le débat en société, nous ne devons pas affaiblir davantage les médias », déclare le conseiller national socialiste Bruno Storni (TI). « Cependant, la majorité de droite menace de démanteler le service public médiatique avec sa politique. »
La commission compétente du Conseil national, la CTT-N, a débattu de l’initiative anti-SRR et de différents contre-projets lors de sa séance d’aujourd’hui. À cette occasion, le contre-projet du PLR a obtenu une majorité, qui devrait conduire à un démantèlement de la SSR encore plus important que celui proposé par le Conseil fédéral dans sa modification de l’ordonnance. En effet, les taxes sur les entreprises doivent être entièrement supprimées et les coupes budgétaires maintenues. En renforçant les compétences de l’Autorité indépendante d’examen des plaintes (AIEP), il est en outre prévu de restreindre encore davantage la SSR dans sa liberté de choix des programmes et d’analyse critique. « Le service public médiatique joue un rôle clé, notamment dans notre démocratie directe, car il doit, comme le prévoit son mandat de service universel, contribuer de manière déterminante à l’information et à la formation de l’opinion de la population. Au lieu d’attaquer frontalement la SSR pour des raisons purement idéologiques, il faudrait plutôt la renforcer et la développer dans le sens d’un paysage médiatique diversifié », déclare la conseillère nationale socialiste Brenda Tuosto (VD).
Le PS Suisse a présenté plusieurs contre-projets indirects constructifs, comme un montant de la redevance fixé par la loi ou un financement par la TVA, qui ont toutefois été rejetés par la majorité de droite. « Nous continuerons de défendre un paysage médiatique solide et autonome, offrant aux citoyennes et citoyens une source d’information fiable à l’avenir, comme en témoigne notre soutien à l’aide indirecte à la presse. C’est pour cette raison que nous nous battons contre l’initiative anti-SSR et les contre-projets idéologiques et nuisibles de la droite », conclut Brenda Tuosto.