« Les émissions de CO2 par habitant en Suisse dépassent la moyenne mondiale. En outre, notre Suisse prospère possède davantage de possibilités, avec son savoir-faire technologique, de contribuer à la sauvegarde du climat, que les autres pays. Voilà pourquoi la Suisse doit faire figure d’exemple ; mais elle ne le fait que très timidement avec cette loi. », critique ainsi Roger Nordmann, président du Groupe socialiste.
Le Conseil fédéral ne vise qu’une réduction des émissions de CO2 de 50 % par rapport à 1990, dont une part importante à l’étranger. Le PS exige que cette réduction soit de 60 % et répartie à hauteur de 50% de nos émissions internes, et 10% de nos émissions externes ; la Suisse ne peut en effet pas fuir ainsi sa responsabilité. Les moyens pour y parvenir existent, comme par exemple la rénovation des bâtiments, une taxation plus élevée du trafic aérien, une extension de la taxe sur le CO2 à tous les secteurs d’activité, ainsi qu’une réduction du trafic routier.
La Suisse dispose d’un important levier à travers le secteur financier. En effet, les gros investisseurs, à l’instar des banques et des caisses de pension, doivent se voir obligés par la loi à la transparence quant aux conséquences environnementales de leurs investissements. Les flux financiers provenant de Suisse doivent être redirigés, sur la base de cette analyse des risques, vers la sauvegarde du climat, comme le prévoit le traité sur la protection du climat de Paris, que la Suisse a ratifié.
À côté de la loi sur le CO2, le Conseil fédéral a également présenté les liens unissant le système d’échange des quotas d’émissions de CO2 avec celui de l’Union européenne. Le PS soutient cette démarche, même si sa mise en œuvre reste encore une pierre d’achoppement. Il est malgré tout important que la Suisse soit partie prenante du système européen d’échange des quotas d’émissions, et puisse ainsi participer aux discussions visant à améliorer ce système.