Les débats de la Commission de l’économie et des redevances du Conseil national (CER-N) sur l’initiative « pour une eau potable propre » et l’initiative « pour une Suisse libre de pesticides de synthèse » montrent que des mesures doivent être prises au plus vite. Les fournisseurs d’eau potable, les scientifiques et les agriculteurs biologiques réclament une réduction nette de l’utilisation de pesticides dangereux. Malgré cela, le Conseil fédéral reste inactif en rejetant ces deux initiatives populaires et en reportant la réforme de la politique agricole PA 2022+, un paquet de mesures législatives qui ne sera très probablement pas adopté du tout. Le Conseil fédéral s’incline ainsi devant le diktat de l’Union suisse des paysans. C’est la raison pour laquelle le PS Suisse exigera au sein de la CER-N une contre-proposition indirecte aux initiatives sur les pesticides.
« Dans une agriculture moderne et durable, il n’y a pas besoin de pesticides, qui menacent les insectes et la vie aquatique et polluent l’eau potable, ce qui contrevient même à notre Constitution », déclare la conseillère nationale (VD), Ada Marra. « Le plan d’action du Conseil fédéral sur les produits phytosanitaires n’est manifestement pas suffisamment mis en œuvre. Le PS soumet donc des contre-propositions indirectes à l’initiative sur l’eau potable et à l’initiative sur les pesticides. Le Conseil fédéral et le Parlement ne sont pas honnêtes envers la population car ils annoncent des améliorations dans ce domaine, mais les repoussent de toute évidence jusqu’aux calendes grecques ».
Le PS considère également que le traitement simultané des deux initiatives n’est pas démocratique. Les initiatives formulent en effet des exigences différentes. L’une veut modifier l’article concernant l’agriculture dans la Constitution fédérale, l’autre celui de la protection de l’environnement. Néanmoins, tous deux ont été confiés au département de l’Économie et seront soumis à un vote unique. C’est la raison pour laquelle les deux comités d’initiative ont été entendus simultanément par la CER-N lors d’une audition beaucoup trop courte. « Ce n’est pas une façon d’auditionner des comités d’initiative qui ont mené un important travail démocratique. Ils méritent d’être traités décemment par le Conseil fédéral et le Parlement », déclare-t-elle encore.