En Suisse, le Parti socialiste a depuis toujours prôné de bonnes relations avec l’Europe, et en particulier avec l’UE, définies par des règles claires. Notre avenir en tant que pays européen enclavé est lié à l’Europe.
L’isolement et le nationalisme, que l’UDC tente d’imposer, ne sont pas seulement une idéologie du 19e siècle, responsable de guerres mondiales et de massacres, mais ils nuiraient à notre économie et détruiraient la paix sociale. Nous ne voulons pas nous retrouver dans la situation de la France ou de l’Italie.
Quiconque tente aujourd’hui de diviser le PS entre son aile syndicale et ses membres pro-européens ignore les combats remportés par les syndicats dans leur lutte contre le nationalisme et pour l’intégration des travailleurs immigrés. Le PS et les syndicats luttent ensemble pour la solidarité entre tous les travailleurs dans une Europe ouverte, quelle que soit leur nationalité.
Aujourd’hui, l’inébranlable engagement pro-européen du PS se reflète dans notre demande au Conseil fédéral de conclure un accord-cadre qui respecte l’ordre social suisse, en particulier la protection des salaires et notre service public.
La protection des salaires est la solution au nationalisme croissant. Nous voulons un accord-cadre, nous voulons la libre circulation des personnes et le renforcement de nos liens institutionnels avec l’UE. Mais cet accord-cadre doit être équitable et ne doit pas alimenter un sentiment anti-européen en Suisse. Le projet actuel risque de ne pas trouver de majorité au sein de la population, détruisant ainsi nos relations avec l’UE sur le long terme. Il est le résultat des réflexions du camp bourgeois et risque de détruire la protection des salaires et la paix sociale en Suisse.
Nous pensons que les politiciens de l’UE responsables se rendront compte de la situation actuelle et tendront la main aux forces véritablement pro-européennes en Suisse, telles que le PS, pour un accord-cadre équitable.
Ceux qui observent la situation catastrophique que représente le Brexit, la prise du pouvoir par les ultra-nationalistes en Italie, État fondateur de l’UE s’il en est, l’effondrement de la démocratie en Pologne et en Hongrie, les troubles sociaux en France, la montée de l’AFD en Allemagne et les diverses perturbations du projet de paix européen, le savent : l’UE doit être transformée sur le plan social. Ou elle ne survivra pas. Ce serait une catastrophe pour l’histoire de notre continent.
Le PS soutient les syndicats dans leur projet de créer une coalition européenne pour protéger les salaires et défendre des conditions de travail sûres, des contrats de travail justes et un contrôle efficace du marché du travail. Nous affirmons notre soutien à un tel projet tout en appelant les forces socialistes à se mobiliser en faveur d’un revirement social et antinationaliste en Europe.
Premiers signataires :
Corrado Pardini, conseiller national
Daniel Jositsch, conseiller aux États
Christian Levrat, président du PS Suisse