L’augmentation des primes de 4%, qui intervient tout juste un an après le vote sur la caisse publique, n’est certainement pas le fruit du hasard. Les augmentations de primes volontairement limitées de l’année dernière, par crainte de voir l’initiative acceptée par le peuple, ont été compensées. Le choc de l’augmentation des primes sera particulièrement amer pour les quelques 900’000 client-e-s d’Assura qui verront leurs primes augmenter de manière dramatique.
« Nous devons adapter le système des réductions de primes individuelles (RPI) et l’élargir, sans quoi la charge supplémentaire que va devoir aussi supporter la classe moyenne sera insoutenable », affirme la conseillère aux Etats (GE) Liliane Maury Pasquier. Voilà pourquoi le PS tente de réformer la politique des RPI au travers d’initiatives cantonales. Les primes ne devraient pas dépasser le 10% du revenu d’un ménage.
- Le canton de Vaud prévoit d’introduire un tel plafond d’ici à 2019,
- A Berne, les 20’000 signatures nécessaires ont été recueillies pour l’initiative, « Oui à un système éprouvé de réduction des primes, pour les familles et la classe moyenne »
- En Argovie, l’initiative des 10% du PS est en phase de collecte des signatures,
- A Saint-Gall, le vote sur l’initiative du PS « Des primes d’assurance-maladie abordables pour tous» aura lieu en novembre prochain,
- A Soleure et Schaffhouse, le PS a réussi à empêcher une réduction des subventions par voie de référendum.
La croissance des primes peut cependant seulement être maîtrisée si l’augmentation des coûts est freinée. Les facteurs de coûts sont en particulier les hôpitaux et les investisseurs privés, qui se sont engagés, dans le cadre du nouveau financement des hôpitaux, dans une véritable «course » aux équipements lourds et se livrent à une chasse aux profits en fournissant de nombreuses prestations inutiles et coûteuses. La privatisation et la dérégulation doivent donc impérativement cesser.
Par conséquent, le PS estime qu’il existe un fort potentiel d’économies au niveau de l’acquisition abusive d’équipements chers et de la prescription de traitements superflus. Le parti en appelle à la régulation étatique en matière d’infrastructures coûteuses. Cette semaine, le Grand Conseil du canton de Vaud a largement soutenu une mesure allant dans ce sens. Une initiative parlementaire de Marina Carobbio, qui exige la création d’une base juridique pour une régulation nationale des équipements lourds sera traitée en novembre par la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N).