Sous la pression des partis bourgeois, le DDPS souhaite doter la flotte aérienne suisse d’avions de combat surdimensionnés et luxueux. Cependant, l’acquisition de tels avions représente des coûts exorbitants, surtout considérant leur emploi sporadique. En effet, la formation des pilotes et la réalité quotidienne des missions de police aérienne en Suisse ne requièrent l’utilisation d’avions de combat ultraperformants que dans une minorité de situations. L’achat d’un modèle d’avion de combat léger, tel que le Leonardo M-346 FA, coûterait en revanche quatre fois moins cher et mener des missions de police aérienne avec cet appareil représenteraient des coûts six fois moins élevés. Ce choix de modèle permettrait, de plus, de prolonger considérablement la durée de vie des actuels F/A-18 Hornet, réservés pour des missions de protection plus complexes.
L’étude sur la protection de l’espace aérien « Air2030plus », telle qu’élaborée par ACAMAR sur demande du PS, part du constat que les plans suisses de défense aérienne ne sont pas en adéquation avec la réalité des champs de bataille futurs. Dès lors, « Air2030plus » suggère l’amélioration des dispositifs radars, du système de conduite et contrôle des opérations et de la défense sol-air afin de garantir la meilleure sécurité du ciel suisse. Pour Pierre-Alain Fridez, conseiller national (JU), « ces mesures, couplées à l’utilisation d’un avion de combat léger, permettraient d’économiser la moitié du budget prévu pour le projet du DDPS, tout en limitant la pollution atmosphérique et sonore ». Une double sécurité à moitié prix protège ainsi l’espace aérien suisse, mais également les intérêts des contribuables. Le PS demande donc au Conseil fédéral de revoir son projet de défense, faute de quoi un référendum sera envisagé.