La proposition du Conseil fédéral, de réduire de 590 millions le budget de la coopération au développement, n’était apparemment pas suffisante pour la majorité bourgeoise de la Commission des finances, qui a décidé aujourd’hui de supprimer 300 millions supplémentaires. Les plus pauvres devront ainsi faire les frais d’une politique financière malavisée en Suisse. Ceci est irresponsable, hypocrite et manque cruellement de perspicacité. De plus, un grand manque de cohérence se fait ressentir à droite. Il y a tout juste une semaine que la Commission de politique extérieure du Conseil des Etats a largement accepté un crédit-cadre de près de 11,11 milliards pour la coopération au développement proposé par le Conseil fédéral. La semaine dernière, la droite ne souhaitait pas de réductions et quelques jours plus tard, elle vote pour des réductions.
Christian Levrat critique cette attitude : « la coopération au développement coûte de l’argent, mais encourage la paix, la sécurité sociale et politique, et combat la faim et la pauvreté. Elle traite donc des raisons pour lesquelles des personnes sont forcées de fuir leur pays d’origine. L’UDC, le PLR et le PDC veulent de toute évidence gérer la crise des réfugié-e-s avec des réductions ».
La coupe de 890 millions reporte aussi l’agenda 2030 de l’ONU pour le développement durable, dont la Suisse a entrepris la mise en œuvre, à un avenir lointain. A la place des 0,7% promis, seul 0,45% du RNB sera investi dans la coopération internationale. La Suisse doit apporter sa contribution pour tenter de relever les défis mondiaux. Cela n’est pas possible sans argent, ni sans une nouvelle approche politique. Dans la situation politique mondiale actuelle, la réduction décidée aujourd’hui est tout bonnement un scandale.