La réforme du deuxième pilier (LPP) avait pour objectifs de garantir les rentes et d’améliorer la situation des femmes dans la prévoyance professionnelle. La version de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) ne tient pas compte de ces objectifs, bien au contraire : elle coûte trois milliards de francs, ne compense pas suffisamment la baisse du taux de conversion et n’améliore pas assez les rentes des femmes.
« Bien que tout le monde doive payer plus, cette réforme entraîne une détérioration des rentes », déclare la conseillère nationale Brigitte Crottaz (VD). « La droite veut dépenser trois milliards de francs pour réduire les rentes de douze pour cent. Avec le même montant, on peut financer la 13e rente AVS, dont profiteraient surtout les personnes disposant de bas revenus. »
La variante de la CSSS-N manque également sa cible en ce qui concerne les rentes des femmes. « Les promesses faites pendant la campagne de votation sur AVS 21 ne sont pas tenues », poursuit Brigitte Crottaz. « Les réductions de rentes dues à la baisse du taux de conversion ne sont pas suffisamment compensées. » C’est pourtant quelque chose de central, car le processus d’épargne ainsi adapté ne se traduira par de meilleures rentes que dans des décennies. Et cela coûte énormément aux personnes à bas revenus.
Les propositions concrètes du PS pour améliorer les moutures du Conseil national et du Conseil des États n’ont malheureusement pas été entendues. Ainsi, les véritables gouffres financiers du deuxième pilier, comme la participation trop élevée aux bénéfices des assurances et des banques ou les coûts exorbitants de la gestion de fortune, ne sont pas touchés.
« Nous attendons maintenant du Conseil national qu’il améliore substantiellement le projet lors de la session de printemps. Dans le cas contraire, le PS lancera un référendum », poursuit Brigitte Crottaz. « La décision d’aujourd’hui indique que seule une décision populaire fera comprendre à la droite que les gens veulent une solution qui garantisse les rentes et qui améliore la situation des femmes ainsi que des personnes disposant de bas et moyens revenus au lieu de la détériorer. »