Le PS souhaite une armée à même de remplir le mandat de prestations qui lui est confié, comme exigé dans la réponse à la procédure de consultation, déposée ce jour, sur le développement de l’armée. Pour Pierre-Alain Fridez, conseiller national (JU), « ce mandat doit être répondre aux défis de la politique de sécurité et ne doit pas être sacrifié sur l’autel du fédéralisme et des politiques budgétaires d’austérité conduites par la droite ». Eric Voruz, conseiller national (VD), rajoute que « le DDPS définit clairement, dans son rapport, les tâches de l’armée : défense, soutien aux autorités civiles et promotion de la paix. Cependant, le département ne parvient pas à prioriser ces objectifs selon les défis actuels ».
Défense : Le PS soutient la vision du Conseil fédéral, visant à réduire les tâches de défense de l’armée. Mais cette vision abstraite doit encore être mise en œuvre dans la réalité. L’armée doit démonter ses installations obsolètes et superflues, fermer les sites inefficients et renoncer à la réhabilitation de places de mobilisation. La défense doit être réfléchie dans un contexte européen, notamment dans le domaine des forces aériennes, dans lequel la coopération avec les pays voisins est nécessaire.
Soutien aux autorités civiles : Même si les images de soldats, érigeant des sacs de sable pour faire face aux crues, sont particulièrement médiatiques, il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas là d’une tâche primaire de l’armée. Ceci est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de tâches de police. L’exemple actuel de l’engagement de l’armée afin de renforcer la police dans le canton de Bâle-Campagne contredit clairement la Constitution. L’armée ne doit pas être utilisée afin de pallier aux conséquences néfastes de la politique financière d’austérité menée par la droite dans les cantons.
Promotion de la paix : Cette troisième tâche doit, du point de vue du PS, devenir un élément central du développement de l’armée. Cela implique que la formation, le matériel et les structures d’une partie importante des troupes correspondent aux exigences des missions à l’étranger.
Si ces tâches étaient correctement priorisées et mises en œuvre de manière conséquente, l’armée serait bien plus efficiente et pourrait, enfin, se départir du poids de la nostalgie et de son folklore milicien : une forte réduction des places d’armes est nécessaires, afin d’améliorer l’efficience de l’armée, tout en diminuant ses coûts. Au même titre, une armée moderne nécessite moins d’hommes, mais ceux-ci doivent être mieux formés.
Finalement, le DDPS doit reconnaître que l’augmentation des dépenses militaires n’apporte aucune plus-value en termes de sécurité et ne fait que sceller dans le marbre des structures sclérosées et superflues. Une armée, qui respecte ses tâches et se concentre sur celles-ci, n’a pas besoin d’un budget de 5 milliards de francs par année. Une armée épurée, de 50’000 soldats bien formés et un budget de 3,5 milliards, amènera plus sur le plan de la sécurité pour la Suisse que l’actuelle inefficiente levée de masse.