En 2002, les syndicats ont pu obtenir – par la lutte – la retraite à 60 ans pour les maçons. Des milliers de travailleurs ont ainsi pu finir leur carrière dignement. Une question de respect pour un métier pénible et usant.
Comme les départs à la retraite seront plus nombreux ces prochaines années, il faudra trouver une solution temporaire, pour assurer le financement du système pendant une dizaine d’années avant un retour à la normale. Ainsi, depuis deux ans, les syndicats cherchent à négocier avec la SSE et proposent une légère augmentation des cotisations, limitée dans le temps, pour pérenniser le système. La SSE ne veut rien entendre et en profite pour attaquer aujourd’hui cet acquis, préférant augmenter l’âge de la retraite à 61 ou 62 ans.
En plus de cette offensive contre l’âge de la retraite, les entrepreneurs refusent d’entrer en matière sur les autres revendications syndicales. Une belle façon d’envisager le partenariat social ! Ainsi, la SSE ne veut pas entendre parler de meilleure protection en cas d’intempéries. Pourtant, la pression des délais dans la construction conduit à une augmentation des prises de risques, puisque le travail n’est pas interrompu dans les conditions climatiques extrêmes. Chaque année, dans la construction, un travailleur sur cinq vit un accident professionnel. C’est inacceptable ! La Convention nationale (CN) doit fixer des règles.
La SSE ne souhaite pas non plus agir contre le dumping salarial, alors que les cas se multiplient sur les chantiers. Le principe « des salaires suisses en Suisse » est pourtant bénéfique tant pour les employés que pour tous les employeurs honnêtes, qui ne peuvent supporter la concurrence déloyale créée par le dumping salarial.
En somme, le renouvellement de la CN du secteur principal de la construction et la retraite à 60 ans sont aujourd’hui mis en danger par l’intransigeance et l’arrogance de quelques grands patrons réunis à Zurich.
Dans ce rapport de force, l’enjeu est non seulement énorme pour des milliers de travailleurs de la construction mais les conséquences sont également importantes pour tous les autres salariés de ce pays. Si l’attitude intransigeante et violente du patronat l’emporte dans cette branche très syndiquée, nous pouvons craindre le pire pour les secteurs où les employés sont moins organisés. La lutte des maçons nous concerne tous !