Les drames vécus par les réfugié-e-s abandonné-e-s à leur sort en Méditerranée, ont effrayé et alarmé l’Europe. Comptant parmi les pays les plus prospères du continent, la Suisse n’a jusqu’à présent que trop peu assumé ses responsabilités. Ce ne sont pourtant pas les moyens qui manquent, mais bien la volonté politique de la majorité bourgeoise du Conseil fédéral et du parlement.
Le Comité directeur du PS Suisse se penche aujourd’hui une nouvelle fois sur la situation en Syrie. Il est persuadé que la Suisse peut et doit entreprendre quelque chose. Les victimes au Proche-Orient ont besoin d’une aide immédiate et efficace. La société civile, les autorités, les institutions religieuses et les partis politiques doivent s’unir pour une campagne de solidarité et pour donner aux victimes de l’espoir et une perspective d’avenir.
Il va de soi que les réfugié-e-s traumatisées par la guerre, n’ont pas uniquement besoin d’un toit, mais également de soins, d’une formation pour les enfants et des perspectives d’avenir. L’idée d’accueillir 100’000 réfugié-e-s est une proposition très louable. Le PS estime cependant qu’un soutien urgent et rapide permettant d’améliorer la vie des victimes à long terme, est plus important que des bonnes intentions.
Concrètement, le Parti socialiste exige du Conseil fédéral qu’il prenne rapidement les mesures suivantes :
- L’accueil immédiat d’au moins 5’000 réfugié-e-s syrien par contingent : la Suisse lancerait un signal fort en augmentant immédiatement son quota de 500 à 5’000 personnes. En comparaison internationale, cela représenterait trois fois plus que l’Autriche, dix fois plus que la France et, par habitant, deux fois plus que l’Allemagne. Bien sûr, dès que les 5’000 premiers-ère-s réfugié-e-s seront installé-e-s, la Suisse pourra accueillir un nouveau contingent.
- Facilitation de l’obtention du visa pour les membres de la famille : les Syrien-ne-s resté-e-s au Proche-Orient doivent pouvoir rejoindre facilement leurs proches qui vivent déjà en Suisse. Durant l’automne 2013, près de 4’000 personnes ont ainsi pu échapper à la guerre grâce à une facilitation de l’obtention du visa. La répétition de cette mesure non bureaucratique est nécessaire au vu de l’urgence de la situation actuelle.
- Expansion de l’aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins
- Expansion du rayon des missions de sauvetage de Frontex en Méditerranée
- Enregistrement et suivi de tous les navires de charge qui pourraient être utilisés comme navires de remorquage.
Le Comité directeur a également débattu du lancement de l’initiative pour des chèques-enfants lors du Congrès du 14 février prochain. Il suit ainsi la résolution de la Présidence visant à suspendre le lancement de cette initiative et soumettra cette proposition au Congrès.