Les agressions perpétuées à Cologne et dans d’autres villes européennes sont scandaleuses et n’ont pas à être relativisées. Toutefois, comme le relève Cesla Amarelle, vice-présidente des Femmes socialistes suisses, « Nous assistons actuellement à une sinistre instrumentalisation des droits des femmes. Certains savent se déclarer féministes uniquement lorsque ça les arrange. Ce sont les agressions et la violence qui doivent être dénoncées. Les Femmes socialistes suisses condamnent la récupération raciste de ces événements.»
Le malaise autour des agressions sexuelles en Allemagne et dans d’autres villes européennes est grandissant. Face à un sujet largement récupéré par l’extrême droite, qui y trouve un argument contre l’accueil des réfugiés, difficile de se faire entendre. Pourtant, l’Europe ne s’est pas réveillée le 1er janvier avec un nouveau problème : le sexisme et la violence sexuelle dans les espaces publics sont malheureusement eux aussi ancrés depuis longtemps dans nos moeurs. Comme l’a encore montré une étude en 2014, les femmes européennes ne sont pas à l’abri dans leur pays : 33% des femmes de plus de 15 ans ont été victimes de violence physique ou sexuelle au moins une fois dans leur vie. 22% de la part de leur propre partenaire. A Paris, un sondage mené en 2015 a annoncé que 100% des femmes interrogées avaient déjà été harcelées dans le métro. Face à ces réalités, les autorités ne prêtent toujours pas une attention suffisante à la sécurité des femmes. On n’a pas attendu la crise migratoire actuelle pour que se déroulent dans l’espace urbain, en plein jour et à des heures d’affluence, sans que personne ne s’interpose, des viols, des brimades et des violences de rue en tous genres.
Les Femmes socialistes suisses s’engagent depuis des années pour que des mesures politiques soient prises pour lutter contre les violences subies par les femmes et les entraves à la libre disposition de leurs corps : la lutte contre la violence conjugale, le sexisme ou encore les harcèlements dans l’espace public sont autant de combats nécessaires.
Il est clair que toute violence dont sont victimes les femmes, en Europe et ailleurs dans le monde, doit être dénoncée, combattue et ne jamais être relativisée. Mais pas uniquement lorsque ce sont le fait d’hommes migrants. L’origine des agresseurs ne doit certes pas être un frein à la dénonciation, mais toute récupération raciste de cet événement, tel que c’est le cas actuellement, nuit aux femmes concernées et aux droits des femmes en général.
Pour ces raisons, les Femmes socialistes se joignent sans réserve au mouvement « #ausnahmslos ».