Communiqué aux médias du PS Suisse et des Femmes* socialistes suisses du 25 novembre 2019
Aujourd’hui débute la campagne nationale « 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes ». Dans ce contexte, le PS et les Femmes* socialistes suisses demandent à la Confédération de rendre l’aide aux victimes accessible à toutes les personnes ayant subi des violences, et ce, de manière non discriminatoire, quels que soient leur statut de résidence et le lieu de commission des violences. La Suisse a ratifié la Convention d’Istanbul et la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains, et doit respecter ses obligations internationales.
Selon l’article 4 de la Convention d’Istanbul, en vigueur en Suisse depuis 2018, toutes les personnes en Suisse victimes de violence commises dans le pays ou à l’étranger doivent pouvoir bénéficier d’une aide spécifique. Malheureusement, l’attitude et la pratique de la Confédération et des cantons ne respectent pas cette obligation internationale.
Si une femme est violée sur la route de l’exil vers la Suisse, si une femme est victime de traite d’êtres humains à l’étranger ou si une personne sans permis de séjour a subi des violences dans son pays d’origine, alors ces personnes ne reçoivent en Suisse aucune aide spécialisée. Selon le communiqué de presse du Conseil fédéral du 16 octobre 2019, elles ne devraient pas en recevoir non plus à l’avenir. La Confédération ne souhaite en effet pas étendre le champ d’application de la loi sur l’aide aux victimes (LAVI), refusant ainsi d’aider les personnes sans papiers, en cours de procédure d’asile ou ayant reçu une décision de non-entrée en matière ou une décision négative, aggravant encore leur vulnérabilité et leur détresse.
Le PS Suisse et les Femmes* socialistes suisses jugent scandaleux que la Suisse ne respecte pas des normes internationales auxquelles elle est pourtant juridiquement liée. Comme l’exige l’appel de Terre des Femmes Suisse et FIZ, toutes les personnes victimes de violences, y compris les requérant-e-s d’asile et les sans-papiers, ont besoin d’un accès immédiat et non discriminatoire aux centres d’aide spécialisés. Ceci est un impératif de justice et d’humanité qui ne doit en aucun cas être subordonné à l’existence ou à la couleur de leur permis de séjour.