Les travailleur-euse-s de plus de 55 ans sont licenciés bien plus régulièrement qu’auparavant. Ils ont bien plus de peine à retrouver un emploi que les personnes plus jeunes et doivent fréquemment se contenter de places de travail précaires. Le risque de tomber à l’aide sociale est alors bien réel, sans parler des pertes engendrées sur les rentes liées à la prévoyance vieillesse. Pour les personnes âgées, sortir du marché du travail est fatal. « Nous ne pouvons pas compter sur la simple bonne volonté du monde économique », précise encore Géraldine Savary. « Cette situation ne fait qu’augmenter notre dépendance aux forces de travail extérieures et détruit l’expérience et la spécialisation indigènes. »
Lors de sa dernière séance, la Présidence du PS Suisse a adopté un papier de position définissant un plan d’actions à différents niveaux :
- Protection contre les licenciements : base légale protégeant contre la discrimination et le licenciement, empêchant le fait que les travailleur-euse-s âgé-e-s soient les premiers à perdre leur emploi.
- Réinsertion : création d’un fonds pour la formation continue, complémentaire et pour la reconversion. Ce fonds serait financé pour permettre aux personnes de plus de 50 ans d’obtenir les qualifications nécessaires afin de retrouver un poste de travail.
- Protection financière : avec une rente-pont AVS en faveur des personnes se retrouvant au chômage peu de temps avant l’âge de la retraite. Ils ne seront ainsi plus contraints de grignoter leur capital de prévoyance et ne seront pas pénalisés lourdement sur leurs rentes vieillesse.
- Afin de financer ces mesures, dont le fonds de formation continue, le PS propose l’introduction d’une contribution de solidarité. Celle-ci serait payée par les entreprises n’employant pas suffisamment de travailleur-euse-s âgé-e-s.
Le fonds pour la formation continue s’inspirerait ainsi du fonds pour la formation professionnelle. Celui-ci est aujourd’hui financé par les entreprises qui ne prennent pas suffisamment leurs responsabilités, en formant trop peu d’apprenti-e-s et donc, en ne participant qu’insuffisamment aux coûts de formation au sein d’une branche. Ainsi, les coûts sociaux des licenciements anticipés, comme les coûts de formation et de reconversion, n’auront pas être supportés par l’entier de la société.