Depuis le coup d’Etat manqué de juillet 2016, les droits humains sont bafoués. Les purges ont entraîné des licenciements et arrestations massifs, dont une douzaine de député-e-s du HDP (Parti démocratique des peuples), y compris les deux coprésidents qui sont actuellement en prison. De même, au Kurdistan turc, de nombreux maires ont été soit démis de leurs fonctions, soit arrêtés.
L’enjeu du référendum était d’instaurer un régime présidentiel permettant à Erdogan d’élargir considérablement ses pouvoirs : suppression du poste de premier ministre, nomination de juges, gouvernement par décrets pour certains objets, etc.
Le oui l’a emporté de justesse avec 51,3% de votes favorables, ce qui est loin du score de 60% escompté par le président. Rappelons que les partisans du non n’ont quasiment pas eu la possibilité de faire campagne, puisqu’ils ne disposaient pratiquement pas d’accès aux médias et étaient la cible de manœuvres d’intimidation intolérables. Les partis d’opposition et les observateurs étrangers ont clairement dénoncé les conditions du scrutin.
L’avenir immédiat de la démocratie en Turquie paraît sombre. Le pays sort encore plus divisé de ce référendum. Alors qu’il aurait besoin de pluralisme, de respect des minorités, d’autonomie pour la région à majorité kurde, le nouveau superprésident a déjà promis un nouveau référendum rétablissant la peine de mort.
Il faut que les forces progressistes se reconstituent à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Nous, socialistes, devons poursuivre la mobilisation pour assurer tout notre soutien aux prisonnier-e-s politiques, aux militant-e-s des droits humains et aux représentant-e-s des partis qui luttent pour une authentique démocratie et la reconnaissance des droits du peuple kurde.