« L’initiative serait complètement vidée de son contenu avec cette proposition », déclare Nadine Masshardt, conseillère nationale socialiste (BE). Le seuil de 10 000 francs, exigé par l’initiative, représente déjà un compromis très modéré. « Les personnes qui effectuent un petit don ne seront pas enregistrées. Seules les personnes qui donnent plus de 10 000 francs par an seront annoncées. C’est beaucoup plus que le salaire mensuel moyen en Suisse et donc beaucoup d’argent pour les citoyennes et citoyens ordinaires. »
Pour les partis politiques et les comités, 10 000 francs représentent déjà un don considérable, que dire alors de 25 000 francs ? « Avec de tels montants, de dangereuses dépendances vis-à-vis de ces dons peuvent être engendrées », explique Rosmarie Quadranti, conseillère nationale du PBD. « Les électeurs doivent en être conscients. »
Du point de vue du comité de l’initiative pour la transparence, cette approche minimaliste est très problématique. « Ces points doivent être corrigés après la consultation », déclare la conseillère nationale verte, Lisa Mazzone. « Dans un pays comme la Suisse, les dons conséquents ne peuvent pas continuer à être versés en toute opacité et doivent être enfin communiqués en toute transparence. De plus, de nombreuses enquêtes montrent que deux tiers de la population suisse souhaitent plus de transparence en politique. »