La naissance de l’assurance-maternité a permis d’avancer vers plus d’égalité. Égalité de traitement entre les femmes de tout statut professionnel et de toute condition sociale. Égalité entre femmes et hommes dans le monde du travail et la sphère domestique. Égalité entre nouveau-nés – qui tous peuvent bénéficier de la présence de leur mère -.
Cette assurance répond aussi à un but de santé publique. Le congé maternité offre un temps de repos nécessaire à la récupération de la mère et à l’accueil de l’enfant par ses parents. Sans oublier l’allaitement, favorisé par un congé suffisamment long, dont les bénéfices pour la santé de l’enfant ne sont plus à démontrer.
Croissance et développement futurs
La durée de 14 semaines correspond à un minimum, ancré notamment dans la Convention n°183 de l’OIT sur la protection de la maternité, ratifiée par la Suisse en 20141. La moyenne européenne des congés maternité se situe entre 16 et 25 semaines. Certains pays font encore mieux, comme la Slovaquie, par exemple, qui octroie 28 semaines, soit le double de la Suisse !
Il s’agit donc d’assurer la croissance de ce précieux congé, tant en matière de durée que d’indemnisation. Quatorze semaines, c’est peu, surtout en cas de naissance multiple ou pour les familles nombreuses. Au niveau fédéral, des interventions parlementaires ont été déposées par des femmes socialistes pour demander une telle mesure2. En ce qui concerne la rémunération, il serait souhaitable que le congé maternité soit uniformément indemnisé à hauteur de 100% du salaire.
Outre sa nécessaire croissance, l’assurance-maternité doit se développer et gagner en qualités. Je pense par exemple à la possibilité de couvrir une période de congé avant la naissance (sans diminuer le congé postnatal !). Je viens d’ailleurs de déposer un postulat demandant au Conseil fédéral un rapport sur cette question3. Et reste à souhaiter que le congé maternité ait, un jour, des petits frères : les congés parental, paternité et d’adoption!
Ce sont ces vœux d’anniversaire que je formule aujourd’hui, dans la perspective d’une politique familiale égalitaire, sociale et adaptée aux besoins actuels.
1 Cette ratification fait suite à l’initiative parlementaire 07.455 (Maury Pasquier).
2 L’initiative parlementaire 08.519 (Christine Goll) a été rejetée par le Conseil national en 2010. Plus récemment, l’interpellation 13.3129 (Jacqueline Fehr) a remis cette question à l’ordre du jour.
3 Postulat 15.3793 (Maury Pasquier) « Interruptions de travail avant l’accouchement et congé prénatal ».