Martine Docourt, Co-Présidente Femmes* socialistes suisses
La fermeture des écoles annoncées par le Conseil fédéral en mars dernier a engendré une réorganisation au sein des familles de notre pays. Des réorganisations qui ont dû se faire en tenant compte des décisions prises au niveau cantonal dans le domaine de l’accueil parascolaire et des mesures prises par les employeurs dans ce domaine. Une réorganisation, qui ainsi est souvent devenue un réel casse-tête, et une situation qui nous démontre l’importance de la prise en charge des enfants. Une autre réalité est apparue très crûment : la plus grande garderie de Suisse est bel et bien celle tenue par les grands-parents. Une garderie qui, elle aussi, a dû abruptement fermer boutique.
Aujourd’hui, plus d’équivoque, le constat est clair et sans appel : les structures d’accueil extrafamilial sont indispensables aux parents pour qu’ils puissent exercer leur métier et, ainsi, faire tourner la machine économique. La situation engendrée par la présence du COVID-19 est en train de fragiliser un système déjà peu consolidé. En effet, la fermeture du parascolaire et le retrait des enfants, au vu de la situation sanitaire, a privé ces structures de leurs revenus. Pour mémoire, l’accueil extrafamilial s’est construit principalement par les communes et cantons en impliquant parfois l’économie, comme c’est le cas à Neuchâtel ou au Tessin par exemple.
Malgré cet état de fait, on apprenait au mois d’avril que la majorité du Conseil fédéral ne voulait pas entrer en matière pour un soutien des structures d’accueil. Depuis, les commissions du Parlement se sont mises au travail et ont reconnu cette nécessité, mais là encore le Conseil fédéral fait la sourde oreille. Dans le genre, on refile la patate chaude aux cantons et aux communes, on ne peut pas faire mieux. En soutenant l’économie à coup de millions pour face à la crise, la Confédération fait figure de Robin des Bois, mais lorsque qu’il s’agit de porter un domaine qui permet de soulager les familles, elle ressort l’argument facile des compétences cantonales. Et si on est dans une telle situation, c’est bel et bien parce que jusqu’à maintenant, la Confédération n’a jamais voulu s’impliquer dans ce domaine. Le Conseil national semble avoir rectifié le tir aujourd’hui durant sa session extraordinaire.
L’heure est solennelle : il est temps que ce secteur soit reconnu comme un secteur systémique. Une fois pour toute. Une coalition est née pour que la reprise intègre ceci[6]. Des objets sont encore pendants au Parlement. Pour les Femmes* socialistes suisses, c’est limpide : cette revendication fait partie de leurs préoccupations, elles en ont fait leur revendication lors de la Grève du 14 juin et nous continuons – et continuerons – à mettre la pression en signant la pétition.