Au nom du PS, Christian Levrat a eu une pensée pour les milliers de personnes qui ont perdu la vie au cours de leur fuite vers l’Europe et présenté ses condoléances à tous les proches touchés. Il a rendu hommage aux innombrables bénévoles et au personnel des organisations qui s’engagent en mer Méditerranée, dans les Balkans ou ici, en Suisse : « grâce à ces personnes, la solidarité retrouve ses lettres de noblesse et redonne un visage humain à l’Europe. Merci ! ». Le PS s’engage pour que des voies sécurisées soient ouvertes vers l’Europe et exige un programme de relocalisation et de réinstallation. La Suisse doit y prendre part, le mettre en œuvre et participer à son développement.
Le PS estime que les chiffres des requérant-e-s d’asile va probablement augmenter au cours des prochaines semaines et mois. Les motifs déclenchant la fuite de populations sont très loin d’être enrayés : guerre et violence en Syrie, extrémisme et terrorisme en Afghanistan, dictature et oppression en Erythrée et, de manière générale, des écarts toujours grandissant de richesses entre les pays, étouffant toute perspective économique dans de trop nombreux pays du Sud. De plus, les économies dans l’aide au développement et la poursuite d’exportation d’armes rendent également la Suisse co-responsable des causes qui déclenchent la fuite des populations.
La Suisse peut assumer une hausse du nombre de requérant-e-s d’asile et accueillir plus de personnes. Avec le « plan d’urgence asile », elle a ainsi mis sur pied les conditions nécessaires pour y parvenir. Le président du PS Suisse, Christian Levrat, a développé de manière claire les principes qui le sous-tendaient : « cela ne doit en aucun cas aboutir à des plafonds ou à une fermeture des frontières, sans pour autant que la situation ne débouche sur des passages de frontières massifs et incontrôlés ». Et le conseiller national Tim Guldimann de compléter : « les droits humains, tout comme la Convention de Genève, sont en vigueur, quelle que soit la situation d’urgence, ils sont absolument inaliénables ».
Le PS a confiance en l’administration, dans son degré de préparation, comme dans ses capacités de réactivité, afin d’enregistrer, accueillir, prendre en charge et héberger un grand nombre de requérant-e-s d’asile. Le OUI très clair à la réforme de l’asile le 5 juin dernier démontre que cette même confiance est largement partagée au sein de la population.
En revanche, un changement de paradigme est nécessaire dans le domaine de l’intégration. Pour Cesla Amarelle, conseillère nationale (VD), « les mesures d’intégration, telles que les cours de langue, doivent débuter dès les premiers jours. Tout le monde a un intérêt prépondérant à ce que chaque personne, qui restera en Suisse à long terme, soit bien intégrée, aussi vite que possible, tout en lui donnant des perspectives d’avenir ». Cela passe tout d’abord par le travail, marché dans lequel tous les obstacles doivent être levés pour les requérant-e-s qui restent en Suisse. La Confédération doit modifier les incitations financières, afin que les cantons aient également un intérêt à faire avancer le travail d’intégration.
Ainsi, le PS demande un changement de paradigme dans les fondements de la politique d’asile : « nous devons nous éloigner de la logique de sanctions et de durcissements, au profit d’une logique d’intégration et d’accueil », a ainsi expliqué le conseiller national (AG), Cédric Wermuth. En lieu et place des actuels tours de vis, la politique devrait se focaliser sur les 95% de demandeur-euse-s qui peuvent et veulent s’intégrer, en leur donnant des conditions favorables pour y parvenir.
Finalement, le PS a martelé, une fois encore, la nécessité de trouver une solution à l’échelle européenne. L’accord Dublin n’est en rien obsolète et doit, a contrario, être amélioré. L’Europe doit mettre un terme à sa politique tolérant des morts à ses frontières. Elle doit accueillir toute personne ayant droit de protection et d’asile. Par ailleurs, elle doit impérativement s’entendre en son sein pour une clef de répartition humaine et solidaire. Dans le même temps, le dispositif Dublin doit être développé, afin que les mêmes standards, d’hébergements et de procédures soient mis en place dans tous les pays européens.