Le ministre de l’énergie Albert Rösti veut faire sauter l’interdiction de construction de nouvelles centrales nucléaires avec son contre-projet à l’initiative « Blackout ». Et ce, bien que la population suisse se soit prononcée à plusieurs reprises en faveur d’une politique énergétique durable et orientée vers l’avenir. Le PS s’oppose fermement à ce retour en arrière irresponsable qui bloque le développement des énergies renouvelables. De nouvelles centrales nucléaires arriveraient trop tard, seraient extrêmement coûteuses, représenteraient un grand risque pour la sécurité, laisseraient des déchets radioactifs et nous rendraient dépendant-es de l’étranger. Le PS s’engage au contraire pour un système énergétique renouvelable et climatiquement neutre.
« Il est irresponsable que le Conseil fédéral fasse un contre-projet à la dangereuse initiative Blackout », déclare le conseiller national socialiste Roger Nordmann (VD). « Cette décision nécessitera une proposition de loi de subventions nucléaires, ce qui va complètement à l’encontre de la volonté populaire concernant la politique énergétique et climatique de la Suisse. Ces dernières années, en acceptant la Stratégie énergétique 2050 (2017), la loi sur la protection du climat (2023) et la loi sur l’électricité (2024), la population a clairement montré qu’elle voulait une politique climatique plus respectueuse de l’environnement, avec une sortie progressive du nucléaire et un approvisionnement en électricité sûr grâce aux énergies renouvelables. » Le conseiller fédéral Rösti pratique en outre la tactique du salami : il veut lever l’interdiction de construire de nouvelles centrales, sans clarifier par exemple les questions financières. Il est pourtant évident que les centrales nucléaires ne peuvent pas être construites sans subventions de l’État.
Une chose est sûre : l’énergie nucléaire n’est ni durable ni renouvelable. L’exploitation des centrales nucléaires nécessite une grande quantité de matériaux radioactifs non renouvelables, comme l’uranium, étroitement lié à la production d’armes nucléaires. Cela rend la Suisse non seulement dépendante de l’étranger, mais détruit également l’environnement sur les sites des mines d’uranium et produit de grandes quantités d’émissions de CO2 lors du transport. De plus, des questions de sécurité telles que le stockage durable des déchets radioactifs ne sont toujours pas résolues. Parallèlement, les énergies renouvelables se développent plus rapidement que prévu — le tournant énergétique est en cours.
« Au lieu de continuer à dépendre de l’uranium d’États non démocratiques avec des centrales nucléaires coûteuses et présentant de grands risques pour la sécurité, nous devrions renforcer les énergies renouvelables indigènes », déclare la conseillère aux États socialiste Mathilde Crevoisier Crelier (JU). « L’initiative pour un fonds climat, déposée conjointement avec les Vert-e-s, nous permet de réorienter notre société vers les énergies renouvelables grâce à des investissements publics et de nous assurer suffisamment d’électricité pour l’avenir. Mais le fait que le Conseil fédéral rejette l’initiative pour un fonds climat et veuille désormais lever l’interdiction des centrales nucléaires est absolument incompréhensible. »
Jugement relatif aux Aînées pour le climat : le Conseil fédéral ne doit pas rester inactif
La décision prise aujourd’hui par le Conseil fédéral de ne pas vouloir appliquer le jugement de la CEDH relatif aux Aînées pour le climat est une preuve de cette tendance dangereuse en matière de politique climatique. Cette inaction n’est pas un bon signal, car il est évident que les périodes de chaleur provoquées par le changement climatique touchent fortement les personnes âgées. Pour le PS, il est clair qu’au lieu de se dérober à ses responsabilités, le Conseil fédéral devrait aller beaucoup plus vite dans la protection du climat.