Le Conseil fédéral a présenté aujourd’hui les grandes lignes du programme de démantèlement de la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter. Malgré de légères adaptations, la logique reste la même : l’augmentation massive des dépenses militaires doit être compensée, au détriment de la population, par des coupes dans l’AVS, dans le financement des crèches, dans la coopération internationale au développement et dans la protection du climat. Le PS Suisse combattra de toutes ses forces cette attaque contre la Suisse solidaire. Ce plan ne fonctionnera pas non plus sur le plan de la politique financière. Les prétendues impasses en la matière sont dues, outre à l’augmentation de l’armée, à la vision idéologique du Département des finances. Dans son plan pour l’avenir, le PS montre qu’il existe des alternatives réalisables à la politique bourgeoise de démantèlement, notamment en matière de recettes.
« Ce programme de démantèlement est une attaque frontale contre la Suisse solidaire. Les adaptations minimales ne changent rien au fait que les dépenses supplémentaires pour l’armée doivent être compensées sur le dos de la population », déclare le conseiller aux États neuchâtelois Baptiste Hurni. « Sur le plan social, il serait désastreux de donner un coup de crayon rouge dans les domaines de l’AVS, du soutien aux crèches, de la coopération internationale au développement et de la protection du climat, alors que l’armée, les multinationales et les personnes fortunées continueraient à être épargnées. Le PS l’a montré dans son document sur l’avenir de la politique financière : il existe une grande marge de manœuvre au niveau des recettes — par exemple en réduisant les subventions fiscales. »
Les commentaires sur le manque de sérieux de la politique financière bourgeoise sont dévastateurs : même la NZZ parle d’une tragédie de l’UDC, du PLR et du centre. « La décision prise hier d’accélérer l’augmentation des effectifs de l’armée nous a montré une fois de plus l’absence de planification de la politique financière de la majorité PLR-Centre-UDC au Conseil fédéral et au Parlement », déclare la conseillère nationale socialiste Laurence Fehlmann Rielle (GE). Le Conseil national et le Conseil des États souhaitent atteindre l’objectif de 1 pour cent du PIB pour les dépenses de l’armée dès 2030 — ce que le plan de démantèlement de Karin Keller-Sutter ne prend pas encore en compte. « La politique financière de la droite va droit dans le mur. C’est maintenant que les cadeaux fiscaux excessifs accordés aux entreprises et aux riches au cours des dernières décennies déploient leurs effets néfastes. Le PS s’opposera à de prétendues solutions faites sur le dos de la population. »