Malgré le chaos régnant au DDPS, le Conseil fédéral demande, dans le message sur l’armée présenté aujourd’hui, des centaines de millions de francs supplémentaires pour de nouveaux chars et d’autres équipements militaires. Alors que les scandales autour de l’armée et du Département prennent de plus en plus d’ampleur, la majorité du Conseil fédéral souhaite poursuivre sur la voie du réarmement aveugle. Afin de mettre un terme à ce gaspillage d’argent, le PS Suisse demande un moratoire immédiat sur tout nouvel engagement financier au DDPS et réitère sa demande de création d’une Commission d’enquête parlementaire. Le chaos au sein du DDPS et le scandale RUAG doivent enfin faire l’objet d’une enquête approfondie avant que de nouveaux engagements financiers de plusieurs milliards ne soient pris.
Le Conseil fédéral a présenté aujourd’hui le nouveau Message sur l’armée. Selon celui-ci, des centaines de millions de francs supplémentaires devraient être dépensés pour de nouveaux chars et d’autres équipements militaires. « En à peine une semaine, nous avons appris que de nombreux projets connaissaient des retards conséquents et allaient engendrer des coûts supplémentaires énormes, qu’un scandale massif avait lieu au sein de RUAG et que le chef de l’armée, celui des forces aériennes et celui du SRC démissionnaient. Et aujourd’hui, on nous propose d’investir aveuglément des millions supplémentaires dans un puits sans fond », déclare le conseiller national socialiste Pierre-Alain Fridez (JU). « C’est non seulement absurde d’un point de vue stratégique, mais il fallait surtout l’oser après les récents scandales à répétition. Apparemment, personne n’a conscience des problèmes massifs au sein du DDPS. »
Pour le PS Suisse, il est évident que, tant que toute la lumière ne sera pas faite sur les problèmes à répétition au sein du DDPS et sur les récents scandales touchant l’armée, aucun engagement financier supplémentaire ne doit lui être alloué. « L’armée a déjà reçu passablement de moyens financiers supplémentaires ces dernières années. Sa gestion n’en demeure pas moins catastrophique apparemment. Nous demandons donc un moratoire immédiat sur tout nouvel engagement financier ainsi que l’instauration d’une Commission d’enquête parlementaire. Il faut faire toute la lumière sur ce qui se passe actuellement au DDPS avant d’envisager d’investir aveuglément des milliards supplémentaires », conclut Pierre-Alain Fridez.