La lutte pour la diminution des émissions de gaz à effet de serre est plus urgente que jamais, et répond
à une attente du Peuple. Intervenir à la source de ces émissions est une évidence aujourd’hui contestée
par personne.
Quelques partis politiques sont d’ailleurs bien présents dans ce combat, et notamment le Parti
socialiste lequel dépose régulièrement des propositions au Grand Conseil pour montrer la voie à
suivre, que ce soit par exemple pour promouvoir le chauffage à distance à partir d’énergie
renouvelable, recycler les plastiques, promouvoir la pose de panneaux solaires sur les infrastructures
publiques, développer un plan lumière cantonal, ou développer le réseau de bornes de recharge pour
les véhicules électriques.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la réduction des
émissions ne suffira toutefois pas à enrayer le dérèglement climatique. Le stockage du dioxyde de
carbone (CO2) en sous-sol est une des options complémentaires envisageables. Il tend à rétablir un
équilibre entre émissions de CO2 et leur absorption par des puits de carbone, dont notamment les sols.
Des méthodes de capture du CO2 dans l’air ou à la source dans le but de l’injecter dans le sol sont
ainsi à l’étude, et plusieurs essais sont déjà en cours dans le monde, notamment chez nous, au Mont
Terri dans le Jura. Elles posent toutefois de nombreuses questions, comme comment va évoluer à
long terme le CO2 enfoui sous nos pieds, et que se passerait-il en cas de séisme, si une masse de CO2
est libérée soudainement ?
Des techniques naturelles de séquestration du CO2 existent pourtant et sont connues de certains
milieux agricoles. Ainsi, dans son dernier rappoit publié le 08.08.2019, le GIEC met en exergue le
sol comme ressource essentielle et naturelle pour la régulation du climat, puisqu’il permet de capter
une partie du CO2 émis lors de la combustion des énergies fossiles.
Dans ce contexte, tout parle en faveur d’une mise en œuvre du concept d’une « agriculture de
conservation ». Cette pratique agricole permet d’augmenter le taux de matière organique des sols et
repose sur 3 principes :
1. Réduire le travail du sol (ne plus retourner et ne plus travailler le sol en profondeur) ;
2. Couvrir les sols en permanence (couverts végétaux multi-espèces) ;
3. Améliorer la rotation des cultures (suffisamment longue et variée pour limiter les nuisibles
propres à chaque culture).
A Genève, l’agriculture de conservation est déjà pratiquée sur plus de 1’000 ha, et la moitié des terres
cultivées n’est plus labourée, selon l’Organisation profe.ssionnelle faitière des filières agricoles.
D’après Pascal Boivin, un spécialiste issu de l’HEPIA, la Haute Ecole du Paysage, d’Ingénierie et
d’Architecture du Canton de Genève, « en faisant évoluer les sols agricoles genevois vers une qualité
minimale, ceux-ci offriront une possibilité de stockage de 600’000 tonnes d’équivalent CO2, ce qui
représente 35% des objectifs du Plan climat genevois ».